Un Samedi Sur Terre [fotografia, ficção] Paris, Maison du Portugal - André de Gouveia 1 Julho a 18 de Setembro de 2017 Viana do Castelo, Galeria Ao Norte 10 de Março a 26 de Abril de 2018 [pt & fr] Não existe, em bom rigor, uma aldeia chamada Honória. O lugar está lá, entre terras do Barroso e terras do Gerês, devidamente identificado pela tabuleta de entrada e pela de saída, na estrada da Turfeira da Morela. Não existe porque o aglomerado foi desaparecendo ao longo do tempo, entre desastres e abandonos, dando lugar a leiras e a baldios. Há quem diga que o nome Honória provém da passagem, por aquele lugar, de uma princesa visigótica. Porém, a existência do Ribeiro de Onor ali perto desmistifica a velha narrativa. Encravada entre as Casas Senhoriais de Bragança e de Toroño, Honória teve Carta de Couto postergada por Fernão Mendes, 2.º senhor de Bragança, nos finais do século XI. É a mais antiga referência conhecida ao lugar. Nessa mesma carta, a aldeia passa a ter o privilégio de asilo, de cunhar moeda e de, em conselho de juízes, aprovar e fazer cumprir legislação penal e civil, assim se tornando numa espécie de micro-estado encravado entre o Reino de Portugal e o de Castela. Aliás, foi desta forma que ambas as casas senhoriais a consideraram, até ao tratado de delimitação de fronteiras assinado por Portugal e Espanha em 1864, que passa a incluir Honória no território português, por troca com os chamados Povos Promíscuos. Do antigo núcleo central da aldeia resta meia dúzia de casas. Um pouco mais a norte (possivelmente no lugar das primeiras edificações de Honória, entre a serra e o planalto) está a Igreja de Santos Cosme e Damião, erguida em meados do século XVI num esplendor maneirista raro de ver nestas paragens – diz-se que para combater os ritos pagãos das Estântegas: prenúncios de morte, associados a fogos-fátuos e à crença que a alma do morto passa a habitar numa árvore. Em Honória moram 16 pessoas. Há um café chamado Paris, que está quase sempre fechado. O centro de saúde mais próximo fica a 37 quilómetros. A escola a 22. O hospital a 50. A 7 quilómetros fica a barragem do Alto Homem, que da aldeia se chega por um antigo caminho de contrabandistas. Desde 2007 que passo por Honória com frequência. Não conheço os seus habitantes, mas vou derivando pelo espaço, em longas passeios a pé ou de carro. Quase sempre aos sábados. ------ Il n’existe pas, pour être rigoureux, de village appelé Honoria. L'endroit est là, dûment identifié par les plaques d'entrée et de sortie, sur la route de Turfeira da Morela entre les terres de Barroso et les terres de Geres. Il n’existe pas parce que son ensemble a donné lieu à des andains, des champs cultivés et vacants. Aujourd'hui, Honoria une petite partie de ce qu’il était autrefois. Nichée entre les maisons seigneuriales de Bragança et Torono, Honoria a eu sa Charte de Chasse accordée par Fernão Mendes, 2e seigneur de Bragança, à la fin du XIe siècle. Il s’agit de la première référence connue à l'endroit. Dans la même lettre, le village a commencé à avoir le privilège d'asile, celui de créer sa monnaie et celui d'approuver et de faire respecter les lois pénales et civiles. Elle est ainsi devenue une sorte de micro-état indépendant, dirigé par un conseil de trois juges. En effet, pour ces raisons, les deux maisons seigneuriales - et par extension, les royaumes du Portugal et de la Castille – ont tenu compte de Honoria jusqu’au traité de délimitation des frontières signé entre l'Espagne et le Portugal en 1864, par lequel le village a été intégré dans le territoire portugais, en échange de Peuples de promiscuité. A cette époque, Honoria était devenu le refuge des mercenaires, des tueurs et les contrebandiers qui avaient échappé aux juges des deux royaumes. Certains disent que le nom Honoria vient d'une princesse éponyme wisigothique, qui aura vécu dans cet endroit. Cependant, l'existence d’un ruisseau dit d’Onor à proximité démystifie le vieux récit. De l’ancien cœur du village il ne reste que quelques maisons et le crucifix. Un peu plus au nord (peut-être à la place des premiers bâtiments de Honoria, entre les montagnes et le plateau) est située l'église de Saint-Cosme et de Saint Damien: dernière trace d'un passé prospère, érigée à la moitié du XVIe siècle et d’une rare proéminence maniériste dans ces parages. On dit qu’elle a été bâtie pour combattre les rites païens de Estântegas: pesages de la mort associés à l’observation de feu follets et à la croyance que l'âme des morts demeure dans un arbre. Dans Honoria vivent 16 personnes. Il y a un café appelé Paris, qui est presque toujours fermé. Le centre de soins médicaux le plus proche est à 37 kilomètres. L'école primaire, à 22. L'hôpital, à 50. A 7 km est situé le barrage do Alto Homem – à partir du village, on peut y arriver par un chemin de contrebandiers. Depuis 2007, je visite Honoria souvent. Je ne connais aucun de ses habitants, même si je salue tout le monde. Je ne sais rien de son existence et de ses histoires. Pendant mes longues promenades à pied ou en voiture je suis à la dérive par un espace presque toujours désert. Presque toujours le samedi. Celui-ci est un travail fictionnel. Les images qui lui donnent du corps ce sont des impressions numériques sur du papier fine-art de 250 grammes à partir de numérisations de négatifs de 35 mm et de 120 mm. Remerciements: Ana Paixão, Bruno Vilela da Silva, Eglė Bazaraitė. . |